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Comment la France peut-elle devenir leader européen de l’esport ?

En France, l’esport, qui se définit comme la pratique compétitive de jeux vidéo, est en pleine croissance. En un an, le chiffre d’affaires du secteur a quasiment doublé, passant de 28 millions à environ 50 millions d’euros. Quant aux investissements, ils sont en hausse constante, ce qui confirme le dynamisme économique de ce secteur. Cependant, de nombreux défis restent à relever pour faire de la France un leader européen en matière d’esport : diversifier les sources de financement, assurer la viabilité du secteur et des modèles économiques, mettre en place un pilotage pointu, et renforcer l’esport amateur. 

 

Les différents acteurs de l’esport font face à des enjeux singuliers liés à la nature de ce secteur. Prenons l’exemple des modalités de contractualisation des équipes et des joueurs professionnels. Entre 2016 et 2019, neuf structures ont été agréées et sont donc en mesure d'offrir des CDD aux joueurs d’esport. Néanmoins, ces types de contrats ne sont quasiment plus utilisés, car ils ne s’ajustent pas aux particularités de l’esport : les salaires proposés aux joueurs sont moins attractifs que ceux des pays concurrents et la comptabilisation du temps de travail est en décalage avec les pratiques de cette activité. 

 

Au-delà des aspects économiques, la contractualisation soulève des questions juridiques. De nombreux acteurs déplorent un manque de clarté législative autour de l’esport et souhaitent la création d’une convention collective et de contrats de travail adaptés aux rythmes et aux horaires des esportifs. C’est un enjeu majeur, surtout lorsque l’on sait que la plupart des joueurs professionnels sont mineurs et que les équipes qu’ils intègrent contribuent nettement à leur éducation et formation. 

 

Se structurer pour croître, voici la dynamique que l’esport français doit embrasser. Pour cela, l’un des premiers leviers à activer repose sur le renforcement de la pratique amateure. En effet, les joueurs amateurs constituent un vivier de futurs talents professionnels. Il est donc nécessaire d’encadrer et de faire évoluer l'activité dite de loisir pour développer la filière des esportifs français. Face à ce défi, les clubs amateurs jouent un rôle primordial en enseignant aux jeunes joueurs des comportements sains, en les aidant à acquérir un esprit compétitif, et en améliorant leur performance. Cependant, ces clubs souffrent d’un manque de ressources qui rend difficile le suivi des esportifs, et leur progression vers une pratique et un niveau professionnels. 

 

L’esport représente aussi une opportunité de développement pour les territoires français : création de structures esportives, de lieux de pratique, d’événements et de compétitions, etc. Perçu par les collectivités comme un facteur d’attractivité pour leur territoire, l’esport connaît une croissance importante au niveau régional. Certaines collectivités se distinguent par leur connaissance fine du secteur, et y consacrent une part de leur budget. Néanmoins, le déploiement de l’esport dans les territoires reste très hétérogène, et se fait en marge de la stratégie nationale promue par le ministère des Sports et le ministère de l’Économie, qui souhaite faire de la France le leader européen de l’esport d'ici 2025. Pour atteindre cette ambition, la stratégie doit donc être déclinée de manière coordonnée et homogène entre l’ensemble des collectivités.

 

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