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Les Civic Tech ou les nouvelles formes d'intelligences citoye'n'collectives

Plateformes web pour interagir avec les politiques ou voter pour un projet local, applications permettant de signaler une dégradation sur la voie publique, ou encore comparateurs de programmes politiques, les Civic Tech peuvent prendre différentes formes mais ont comme objectif commun d’améliorer l’expérience démocratique des citoyens en utilisant les technologies numériques.

De l’idéation à l’évaluation, les Civic Tech sont au service des citoyens, des partis politiques et des institutions publiques afin de rendre la vie politique plus participative, de manière horizontale et non plus simplement descendante.

 

L'enjeu de leur démarche est capital puisqu'il s'agit de redonner la valeur "collective" à la démocratie en encourageant la mobilisation citoyenne, en modernisant les institutions et en assurant la transparence de la vie publique.

Débarqués en France il y a deux ans environ, les Civic Tech peinent à trouver leur équilibre économique et pour cause, le sujet est complexe : par définition, leur modèle doit pouvoir garantir leur indépendance politique et leur permettre de se positionner en tiers de confiance tout en trouvant des fonds leur permettant de se développer ou simplement de survivre.

 

A mi-chemin entre démarches associatives et capitalistiques, les Civic Tech ont développé différents modèles d’affaire. En voici quelques exemples français :

La plateforme SaaS : Fluicity, par exemple, est une plateforme qui permet aux citoyens d’interagir directement et gratuitement avec les élus locaux. Société par Actions Simplifiées de 10 personnes, elle commercialise une offre auprès des collectivités leur permettant de recueillir et d’analyser les avis de citoyens sur des projets locaux, favorisant ainsi leur engagement autour de ces projets.

La plateforme Open Source : à titre d’exemple, l’association Open Atlas - qui œuvre dans le but de favoriser l’échange autour de projets d’intérêt général -  a développé Communecter, un réseau social citoyen visant à créer un territoire connecté d’acteurs et d‘activités locales au niveau de la commune, premier échelon de la Démocratie. Ce réseau, né à la Réunion en 2008, a depuis ouvert sa plateforme à l’ensemble de la métropole. Gratuit et protégeant les données des utilisateurs, le projet a été lancé par un financement participatif.

La plateforme de financement participatif : à la base de nombreux projets, le crowdfunding est la solution de financement de nombreuses startups. Le modèle proposé par Collecticity s’adresse aux institutions publiques et aux associations. Elle est un Intermédiaire en Financement Participatif (IFP) permettant de lever des fonds pour des projets d’intérêts publics. Sur la plateforme, les porteurs de projets publics ont la possibilité de lever des fonds sous forme de prêt ou via des appels aux dons. Collecticity se rémunère en prélevant une commission sur les projets pouvant aller jusqu’à 4% des sommes collectées.

Certains acteurs s’organisent en coopérative : Ouiville regroupe des experts de la démocratie participative : D21, Stratéal, Tudigo et Utopies. Son objectif est d’apporter conseils et outils aux collectivités sur les sujets d’aménagement des espaces urbains notamment. En se basant sur les expertises complémentaires de ses membres, le collectif propose une offre clé en main : étude et diagnostic des territoires, développement d’une plateforme de consultation, crowdfunding et animation d’ateliers.

Dans un autre registre, Le Drenche est un journal en ligne et publié à 60 000 exemplaires environ. Il propose d’aborder des sujets de société choisis par les lecteurs et de les traiter en s’appuyant sur des citoyens experts. A 4,99€ l’abonnement mensuel sans engagement, la Société par Actions Simplifiée d’une huitaine de personnes, s’assure des revenus par le biais de la publicité mais également par des prestations complémentaires (ex : conférences) auprès des collectivités et des entreprises.

En 2016, le collectif Démocratie Ouverte a créé Système D, le premier incubateur d’innovations démocratiques afin d’encadrer un espace de collaboration entre défricheurs démocratiques, de les accompagner et d’accélérer leurs projets. L’association s’appuie sur ses partenaires pour faire vivre ses équipes et ainsi apporter tout le soutien nécessaire pour le développement de ses jeunes pousses.

 

A ce jour, en France, nous référencons une cinquantaine de Civic Tech. Le « marché » se découvre, les idées émergent.

Afin de faire évoluer ce nouveau mode démocratique, au-delà de la conception de nouveaux outils ou applications, les acteurs devront également accompagner les usagers : former les collectivités à l’utilisation d’une plateforme de consultation, aller au plus près des citoyens pour favoriser leur participation aux projets d’intérêts publics, etc. Comme dans tout nouveau marché, les plus agiles sauront s’adapter et resteront, les autres disparaîtront probablement.

 

 

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